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1. PROGRAMMES DE COLLEGE : LATIN ET GREC
2. UNE LECON DE LATIN POUR LA CLASSE DE 5°
3. UNE SÉQUENCE SUR LA MYTHOLOGIE : CLASSE DE TROISIEME LATINISTE
4. BIBILIOGRAPHIE : LITTÉRATURE DE JEUNESSE SUR L'ANTIQUITÉ
1. PROGRAMMES DE COLLEGE : LATIN ET GREC
      Les tableaux ci-dessous ne reproduisent pas l'intégralité des programmes de langues anciennes
mais ils visent, par leur aspect synoptique, à mettre en évidence la progression dans l'étude des thèmes et des textes,
du lexique et des faits de langue.
      Quant à la mise en oeuvre de ces programmes, les documents d'accompagnement en donnent d'excellents exemples.
LATIN : classe de 5ème
TEXTES ET THÈMES
Textes
Récits simples sous forme de textes authentiques éventuellement simplifiés, accompagnés ou non de traduction.
Les extraits sont adaptés dans leur ampleur et dans leur contenu à l'âge des élèves. Ces extraits simples sont tirés de César, Cicéron, Horace, de recueils d'inscriptions variées, de Lhomond, De viris illustribus, d'Ovide, Phèdre, Plaute, Pline le jeune, Pline l'Ancien, Tite-Live, Virgile, de textes du Moyen Âge et de la Renaissance.
La diversité des textes proposés permet au professeur de choisir en fonction des objectifs qu'il se fixe aux différents moments de l'apprentissage.
Thèmes
Mythe et histoire
- origines de Rome
- héros et héroïnes
- Rome et la Gaule
Histoire naturelle et récits merveilleux sur les animaux
Vie quotidienne
- représentation de l'espace et du temps
- cadre familial
- cultes et divinités
LANGUE
Lexique
- l'espace, le temps, les déplacements
- la parenté et les âges de la vie
- héros et héroïnes : généalogies et qualités
- le pouvoir royal et républicain
- la religion
- la guerre, les délimitations des territoires et les rapports entre peuples
L'étude des mots-outils permet la compréhension de l'organisation de la phrase et de la cohérence des textes dans le cadre du récit, de la description et du dialogue. L'élève retient, en 5ème, les coordonnants et les subordonnants des circonstances causales, finales et consécutives, et les adverbes, prépositions et préfixes spatio-temporels. Cette approche méthodique permet la mémorisation d'un lexique d'environ deux cents mots.
Syntaxe
- les éléments constitutifs de la phrase latine et l'ordre des mots
- les rapports entre la déclinaison latine et les groupes fonctionnels français
- les valeurs élémentaires des temps du récit : présent, imparfait, parfait de l'indicatif
- les expansions du nom : épithètes et subordonnées relatives
- l'expression du temps et du lieu : groupes nominaux et subordonnées circonstanciels (dont l'ablatif absolu : reconnaissance et traduction simple)
- la parole rapportée dans sa forme élémentaire : reconnaissance et traduction de la proposition infinitive, valeur du présent et du parfait de l'infinitif - l'expression de la cause limitée aux groupes nominaux, aux propositions indépendantes coordonnées et aux propositions subordonnées à l'indicatif
Morphologie
L'élève mémorise :
- dans la morphologie nominale : les terminaisons de 3ème déclinaison, les 1ère et 2ème déclinaisons (noms et adjectifs qualificatifs de la 1ère classe, participe parfait passif, en particulier pour l'ablatif absolu)
- quelques formes les plus fréquentes des pronoms-adjectifs relatifs et démonstratifs
- dans la morphologie verbale: l'indicatif présent, imparfait et parfait et l'infinitif présent et parfait des différentes conjugaisons et du verbe sum.
L'élève identifie :
- dans la morphologie verbale : les formes les plus fréquentes du passif à l'indicatif
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LATIN : classe de 4ème
TEXTES ET THÈMES
Textes
Textes narratifs et descriptifs, dialogues
Les extraits sont adaptés dans leur ampleur et dans leur contenu à l'âge des élèves. Ces extraits simples sont tirés de César, Cicéron, Horace, de recueils d'inscriptions variées, de Lhomond, De viris illustribus, d'Ovide, Phèdre, Plaute, Pline le Jeune, Pline l'Ancien, Tite-Live, Virgile, de textes du Moyen Âge et de la Renaissance.
La diversité des textes proposés permet au professeur de choisir en fonction des objectifs qu'il se fixe aux différents moments de l'apprentissage.
Thèmes
Rome, la vie de la cité :
- la société romaine
- activités et loisirs
Rome et son empire pendant la République :
- le brassage des peuples
- l'espace méditerranéen
- Rome et la Grèce
LANGUE
Lexique
- les catégories sociales
- les relations sociales et individuelles
- les sentiments
- les loisirs, spectacles et sports
- les travaux
- les provinces : géographie et moeurs
L'étude des mots-outils permet la compréhension de l'organisation de la phrase et de la cohérence des textes dans le cadre du récit, de la description et du dialogue.
L'élève retient, en 4ème, les coordonnants et les subordonnants des circonstances causales, finales et consécutives, et les adverbes, prépositions et préfixes de même sens. Cette approche méthodique permet la mémorisation d'un lexique de trois cents à quatre cents mots.
Syntaxe
- la valeur des temps dans la description
- le futur
- l'injonction directe et indirecte (ordre et défense) :
indépendantes et complétives introduites par ut
- le complément d'agent
- l'expression de la cause, du but et de la conséquence : groupes nominaux, indépendantes coordonnées, subordonnées à l'indicatif et au subjonctif
- la perception de l'opposition entre valeur de l'indicatif et valeur du subjonctif
Morphologie
L'élève mémorise :
- dans la morphologie nominale: les trois premières déclinaisons, les adjectifs qualificatifs des deux classes (avec le comparatif et le superlatif), le participe présent
- les pronoms-adjectifs relatifs et démonstratifs
- dans la morphologie verbale : à l'actif, l'indicatif futur, futur antérieur et plus-que-parfait ; l'impératif présent ; le subjonctif présent, imparfait et plus-que-parfait des différentes conjugaisons, des verbes sum et eo et de leurs composés ; au passif, l'indicatif présent, parfait et plus-que-parfait et l'infinitif
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LATIN : classe de 3ème
TEXTES ET THÈMES
Textes et supports d'étude
Le professeur puisera en particulier dans le vivier d'oeuvres suivantes qui permettra une approche diversifiée des thèmes ; l'étude des sites et des monuments indiqués complètera cette approche. Les documents d'accompagnement en proposent des exemples.
- Catulle, César, Cicéron, Lettres et extraits du Pro Milone et des Catilinaires, Cornélius Népos, Salluste, Catilina (extraits brefs et simples).
Le Forum Républicain, les Rostres
- Horace, Ovide, Res gestae Divi Augusti, Tibulle, Virgile, Ara Pacis Augustae
- Discours de Claude pour l'intégration (Tacite, Annales XI,24, la Table claudienne de Lyon), Histoire Auguste, Juvénal (extraits simples), Pline le Jeune, Lettres, Panégyrique de Trajan, Martial (extraits simples), Pétrone (extraits simples), Suétone, Vie des douze Césars, Tacite, extraits simples de l'Agricola, de la Germanie, du Dialogue des orateurs.
Villas et sites à Rome et dans les provinces : Timgad, Tipaza, Djémila, cités témoins de l'extension de l'empire sous Trajan et Hadrien, la Villa Hadriana, la Colonne Trajane.
Thèmes
Points de vue sur la fin de la République et la guerre civile : acteurs et historiens
- César, Cicéron, Pompée, un noble popularis (Catilina, Clodius) ; trois regards : César, Cicéron, Cornélius Népos
Auguste et le Principat
- le Princeps
- le mécénat, la production artistique et leur signification politique
L'Empire romain à son apogée. Trajan et Hadrien.
- l'extension de l'Empire
- le renouveau de la société : classes traditionnelles et affranchis, les citoyens des provinces
- un carrefour des cultures ; la vie littéraire : cercles et recitationes
LANGUE
Lexique
L'apprentissage du lexique, toujours en contexte, et sa mémorisation sont organisés autour des mots-outils et des champs lexicaux les plus fréquents dans les textes étudiés. En 3ème, cet apprentissage s'appuie sur la connaissance du lexique acquis au cycle central. Les textes proposés à la lecture, croisant des thèmes déjà rencontrés, permettent la reconnaissance de mots connus et élargissent la connaissance du champ sémantique de tel terme.
L'approche de l'argumentation introduit à la connaissance des mots-outils qui organisent la démonstration et à celle d'un vocabulaire abstrait appartenant aux thèmes et aux textes étudiés. 300 à 400 mots nouveaux sont mémorisés, portant à environ 1000 mots le bagage lexical des élèves en fin de collège.
Le lexique mémorisé concerne :
- les activités de l'esprit
- les valeurs sociales
- les débats politiques et la justice
- les moyens et manières de persuader
- l'art et la culture
Syntaxe
Identifier et comprendre :
- la situation d'énonciation et l'argumentation rhétorique
- l'expression du but (ut, ne) et de la crainte (ne, ne non)
- l'expression de l'hypothèse
- la relative au subjonctif et son contexte (valeurs causale, oppositionnelle, consécutive, finale)
- la concordance des temps
- le groupe nom + adjectif verbal épithète : ad legendam historiam, (tempus) legendae historiae...
Mémoriser
- les valeurs des modes indicatif, impératif, subjonctif : approfondissement, l'aspect verbal
- la cause, approfondissement : cause réelle et cause alléguée
- le discours rapporté, approfondissement : l'interrogation indirecte
- la comparaison
- l'adjectif verbal d'obligation
- le gérondif
Morphologie
Mémoriser
- la 4ème et la 5ème déclinaisons
- les pronoms et adjectifs indéfinis
- les verbes déponents
- les verbes volo - nolo - malo, fero, fio
- le parfait actif et passif du subjonctif
- le participe et l'infinitif futurs
- le gérondif et l'adjectif verbal
ACTIVITES ECRITES ET ORALES
5ème et 4ème
- lire une traduction
- confronter une traduction au texte latin
- ébaucher une traduction
- apprendre à traduire oralement
3ème
- analyser une traduction
- utiliser une traduction pour produire une traduction personnelle
- élaborer une traduction
- apprendre à traduire oralement et par écrit
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GREC : classe de 3ème
TEXTES ET THÈMES
Textes
Les textes sont étudiés en groupements autour d'une problématique commune :
- textes à lire en grec :
extraits brefs et simples d'Ésope, Lucien, orateurs attiques, Xénophon, épigrammes, chansons anacréontiques et proverbes.
- vivier de textes dont l'élève lit des passages en traduction française, en rapport avec la cité athénienne : Aristophane, Euripide, Ion ; Platon, Alcibiade, Apologie de Socrate, Criton ; Sophocle, Antigone, Œdipe à Colone.
Supports d'étude
La frise des Panathénées
Thèmes
La cité athénienne au Vème siècle :
- l'espace : géographie, topographie
- la cité, mythe et histoire : éclairages sur les mythes fondateurs et sur trois moments des relations avec les cités et peuples : les guerres médiques, la guerre du Péloponnèse, Philippe de Macédoine (éventuellement aperçus sur Alexandre).
- les institutions : la religion (les grands cultes, le théâtre, les jeux et le sport) et le système politique au temps de Périclès.
- quelques aspects remarquables de la vie quotidienne
LANGUE
Lexique
Mots-outils
- les éléments du paysage grec
- la vie quotidienne
- les classes et groupes sociaux
- les grandes institutions politiques et juridiques, la parole publique
- la religion (grands cultes) et jeux, théâtre et sport
Syntaxe
Les élèves repèrent et identifient :
- l'expression de la conséquence, l'expression du but repéré par les mots introducteurs ; la structure, les valeurs circonstancielles de la subordonnée participiale
- l'emploi des démonstratifs : fonction anaphorique et rôle dans l'énonciation
- l'emploi du relatif simple : cas et fonctions élémentaires
Les élèves mémorisent :
- les éléments constitutifs de la phrase grecque
- les rapports entre la déclinaison grecque et les groupes fonctionnels en français
- l'article et la substantivation
- l'expression du temps et de la cause
- la parole rapportée : la proposition infinitive et la proposition introduite par oti ou ws
Morphologie
Les élèves repèrent et identifient :
- le système de la déclinaison : noms de 1ère, 2ème et 3ème déclinaisons, adjectifs qualificatifs dont comparatifs et superlatifs (formes les plus courantes), participe présent et aoriste, actif et médio-passif
- le système de la conjugaison : l'indicatif actif et médio-passif (présent, imparfait, aoriste), l'impératif, le participe, l'infinitif actifs et médio-passifs des verbes en -w (présent, aoriste) ; l'indicatif (présent et imparfait), l'impératif, le participe, l'infinitif du verbe eimi
- les pronoms personnels, les pronoms-adjectifs démonstratifs, interrogatif tis, indéfini tis, relatif os
Les élèves mémorisent :
- les désinences primaires et secondaires de l'indicatif (actif et médio-passif)
- les désinences de l'infinitif et du participe (actif et médio-passif)
- la place et les traitements phonétiques de l'augment
- la place et les traitements phonétiques du sigma à l'aoriste
Les élèves apprennent l'opposition entre les formations thématiques et athématiques et les désinences communes aux paradigmes présentés dans des tableaux synoptiques.
ACTIVITES ECRITES ET ORALES
Les pratiques de lecture incluent des exercices variés, oraux et écrits : repérages et identifications, analyses, formulations d'hypothèses de lecture à partir de questions, leur justification, traduction de quelques lignes, résumés en français, comparaison avec une image, illustration d'image, récitation d'extraits…
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2. LEÇON DE LATIN POUR UNE CLASSE DE CINQUIEME
par Claudine Thévenet, professeur au collège de Ouistreham
Voici une leçon proposée pour une séquence de 5ème, dans un groupement de textes sur la maison romaine. Cette leçon est faite à partir d'un travail collectif (Groupe Formation Action MAFPEN) coordonné par J.Leparmentier, et publié par le CRDP de Caen en 1997 : "Latin au collège 5ème" (dans la collection "Echanges réciproques des savoirs et pratiques pédagogiques").
Texte support : un extrait du Satiricon de Pétrone (XXIX), "Trimalchionis domus".
Objectifs : la domus des riches Romains et les cultes domestiques.
Type de texte : le descriptif au service du narratif ; l'intention du narrateur ; repérage des temps et apprentissage de l'imparfait.
Descriptif de la séance : "Le texte", "Appréhension et compréhension", "Commentaires", "Grammaire", "Civilisation".
Ce travail est disponiblesur le site académique de Caen, http://www.ac-caen.fr
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3. UNE SÉQUENCE SUR LA MYTHOLOGIE :
CLASSE DE TROISIEME LATINISTE
par Gilles Mary, professeur au collège Le Corre d'Equeurdreville
L'ensemble de la séquence n'est pas développé ici ; nous avons choisi d'insérer la présentation de Gilles MARY, la liste des dossiers mythologiques étudiés ainsi que l'intégralité de l'étude du premier dossier de la séquence. Pour obtenir l'intégralité de cette séquence, voir dans notre site à la rubrique PUBLICATION domaine Arelas, chapitre ArelaCaen
Présentation :
1. Pourquoi étudier encore la mythologie en classe de troisième?
S'il est un aspect de la civilisation antique que l'on étudie en collège, pour le plus grand plaisir des élèves, c'est bien la mythologie. D'ailleurs les manuels scolaires récents ne s'y trompent pas, qui proposent d'aborder l'étude du latin dès la 5ème par la découverte du panthéon gréco-romain. Ouvrage fréquemment remis sur le métier, est-il donc encore besoin de proposer aux élèves de 3ème une séquence supplémentaire sur les mythes? Certainement, et pour plusieurs raisons :
- la première, déjà évoquée, est l'attrait particulier qu'exercent les mythes sur les élèves ; or lorsque l'on sent des élèves de troisième, souvent moins enthousiastes qu'à leurs débuts, capables de se passionner pour une étude qu'on leur propose, il faut saisir cette (trop rare ?) opportunité...
- seconde raison de ce choix, la nécessité d'effectuer auprès des élèves une "piqûre de rappel" afin de stimuler des connaissances déjà anciennes pour eux : les textes fondateurs ainsi que l'histoire antique, au programme des classes de 6ème, sont déjà de... l'histoire ancienne !
- autre raison, la possibilité d'aborder sous un jour plus complet, et souvent plus complexe, des mythes parfois réduits auparavant à leur plus simple expression, faute de temps du côté de l'enseignant ou d'acquis du côté de l'élève : cette fois, l'étude pourra s'effectuer dans une perspective plus large visant à réinvestir les acquis du collège, aussi bien en langue et civilisation latines qu'en étude de l'image, littérature française, histoire (etc.), mais aussi à introduire les programmes du lycée, notamment dans ces deux dernières disciplines.
Et cet argumentaire ne prétend pas à l'exhaustivité !
2. Choix et ordre des textes
Les textes proposés ont été choisis en fonction de plusieurs critères, les uns objectifs (par exemple la richesse du mythe évoqué, et notamment ses variantes dans les diverses civilisations anciennes, son développement dans l'art et la littérature, etc.), les autres plus subjectifs (intérêt et goût manifestés par les élèves et par le professeur).
Par ailleurs, certains de ces mythes sont évoqués dans les manuels (fournissant ainsi une iconographie ou d'autres documents supports) ou permettent facilement des études plus étendues (par exemple la "création de l'homme" peut amener au "mythe des races", au "mythe de Pandore" ou d' "Adam et Eve", etc.).
Les textes proposés dans cette séquence ont d'ailleurs été retenus parmi un choix plus large de textes étudiés à l'origine, et qui comprenait notamment l'étude du mythe d'Oedipe, des Atrides, d'Europe, d'Hercule, de Thésée...
Les premiers textes, attachés à la création-destruction, suivent une logique chronologique qu'il semble souhaitable de respecter lors de la présentation du travail des groupes à l'ensemble de la classe ; les suivants sont plus aléatoires.
3. Méthodologie
Il s'agit pour les élèves, répartis en petits groupes de 2 ou 3 maximum, de découvrir un mythe et ses développements à travers différents documents supports (textes anciens et modernes, iconographie) ;
leur étude est guidée par un questionnaire très précis qui comporte à la fois des analyses de textes traduits et/ou d'images, de la traduction de textes latins (une douzaine de lignes environ) et de l'étude (ou de la révision) de vocabulaire et de certains points de langue.
Afin de familiariser les élèves avec ce travail, le premier dossier est étudié en classe entière, sous la conduite du professeur qui peut ainsi déjà répondre aux questions de méthode posées par les élèves.
Puis chaque groupe travaille de manière autonome, disposant, outre les photocopies individuelles du dossier, de documents mis à sa disposition : dictionnaires de latin, de français, de mythologie, etc.
Le professeur circule d'un groupe à l'autre, répond aux questions, guide et corrige le travail au fur et à mesure de sa réalisation. Cette phase de préparation dure environ cinq à six séances (voire plus, selon le niveau des élèves...) ; certaines parties du travail sont poursuivies à la maison entre chaque séance.
A l'issue de cette préparation, les élèves disposent d'un dossier personnel sur le mythe, de préférence sous formes de notes ; en effet la seconde partie du travail consiste à présenter leur travail devant la classe (il vaut donc mieux éviter la lecture des phrases trop rédigées),
ou plus précisément à guider les autres élèves dans la découverte du mythe étudié, dont les documents ont été distribués à chacun. Chaque groupe aide ainsi l'ensemble de la classe à lire et comprendre les textes évoquant le mythe, à traduire le texte authentique proposé, en s'aidant bien sûr du questionnaire de départ.
Lors de ce travail oral, le professeur intervient aux côtés du groupe qui fait étudier le mythe afin de guider leur démarche, suppléer à leurs hésitations ou leurs erreurs. L'ensemble des élèves a été invité à préparer la découverte du mythe par une lecture préalable, complète et attentive, du dossier (textes et questionnaire) : chaque compte-rendu s'efforce donc d'être limité à une séance. Ce travail est évalué à la fois lors de la phase de préparation et de la phase de compte-rendu.
4. Bilan
Si le travail et l'investissement des élèves varient selon les individus, l'ensemble des groupes a manifesté de l'intérêt à la fois pour le sujet proposé (même si les mythes ont été attribué arbitrairement aux différents groupes) et pour la méthode de travail qui leur donnait plus d'autonomie tout en leur permettant de faire appel au professeur en cas (fréquent...) de besoin.
Les séances de préparation se sont donc effectuées dans une ambiance de travail détendue ; le compte-rendu oral, qui effrayait bien sûr les élèves, n'a pas toujours été à la hauteur du travail écrit, certains élèves perdant leurs moyens, d'autres refusant d'entrer sérieusement dans le jeu de "l'enseignant" face à leurs camarades.
LISTE DES DOSSIERS MYTHOLOGIQUES PROPOSES A L'ETUDE
CRÉATION DU MONDE : "Au commencement étaient les dieux" (en classe entière)
L'HOMME : "La création de l'homme" ; "La destruction de l'homme : le déluge"
LES ENFERS : "Les châtiments divins" ; "Orphée et Eurydice"
LES ÉPOPÉES : "L'Odyssée : Ulysse et Circé"
AUTRE(S) MYTHE(S) : "Narcisse"
UN EXEMPLE DE DOSSIER :
"LA CREATION DU MONDE : au commencement étaient les dieux"
AU COMMENCEMENT ÉTAIENT LES DIEUX…                           MÉTHODE DE TRAVAIL
1ère étape : découvrir trois textes sur la création (celui d'Ovide est incomplet)
-rechercher pour chaque texte : l'auteur, le genre et le thème de l'œuvre dont le texte est extrait.
-comparer les textes : repérer les ressemblances et/ou les différences en insistant sur les personnages, les champs lexicaux, les étapes et temps du récit.
2ème étape : analyser et reconstruire le texte d'étude, puis le traduire.
-comparer les passages manquants dans le texte d'Ovide (latin et français) aux passages équivalents des deux autres textes : reconstituer les étapes qui devraient être évoquées dans ces lacunes (notées entre crochets […] ).
-relever dans l'ensemble du texte latin, uniquement à l'aide du vocabulaire et des mots transparents, les champs lexicaux suivants : les éléments naturels, les termes de géographie
-quel est l'élément qui revient le plus souvent dans le texte ?
-en quoi ces champs lexicaux confirment-ils les recherches ci-dessus et éclairent-ils le texte ?
vers 1-4
-rechercher dans les 4 premiers vers le sens des trois termes suivants : Titan, Phoebe, Amphitrite
-relier chaque personnage à un terme du même vers qui le caractérise : que représentent ces personnages ? quelles informations apportent-ils sur le récit ?
-d'après les termes nullus adhuc, nec, nec, à quelle étape du récit de la création ces vers correspondent-ils ?
-analyser le temps des verbes : en quoi confirme-t-il la nature de cette étape ?
vers 5-10
-sachant que "un dieu" est le sujet de tous les verbes des vers 5 à 10, analyser ces verbes conjugués (temps et sens) : quels types d'actions sont effectués par ce dieu ?
-le verbe jussit introduit deux actions : lesquelles ? quels en sont les sujets ? quelle est la construction utilisée ?
-à l'aide du vocabulaire et de l'analyse des terminaisons nominales, mettre en relation chaque action avec l'élément qui est l'objet de cette action.
aide à l'analyse des textes poétiques : initiation à la scansion (règles, intérêt, exercices)
-à l'aide des champs lexicaux étudiés plus haut, regrouper à l'intérieur de chaque groupe de deux vers (5-6, 7-8 et 9-10) tous les termes qui semblent se compléter par leur sens.
3ème étape : étude approfondie des textes
-mener une recherche complémentaire sur les termes manquants aux champs lexicaux relevés dans le texte ainsi que sur tous leurs synonymes
-quel(s) rôle(s) les dieux jouent-ils dans la création du monde selon Ovide ?
-en quoi peut-on dire que le texte d'Ovide présente une personnification de la création du monde ?
-de quel autre texte support peut-on rapprocher le texte d'étude ? pourquoi ?
-quelle conception du monde (et de sa création) est commune à ces deux textes ?
-à quelle autre conception antique s'oppose-t-elle ? en quoi ?
-à l'aide des textes complémentaires, résumer et expliquer les conceptions scientifiques modernes de la création du monde ? diffèrent-elles ou ressemblent-elles aux conceptions antiques ? en quoi ?
AU COMMENCEMENT ÉTAIENT LES DIEUX...                         DOCUMENTS SUPPORTS
Bible, Genèse, I, 1 et 2 (1-4)"Création du monde en sept jours"
Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre. Or la terre était vide et vague, les ténèbres couvraient l'abîme, un vent de Dieu tournoyait sur les eaux.
Dieu dit : " Que la lumière soit " et la lumière fut. Dieu vit que la lumière était bonne, et Dieu sépara la lumière et les ténèbres. Dieu appela la lumière " jour " et les ténèbres " nuit ". Il y eut un soir et il y eut un matin : premier jour.
Dieu dit : " Qu'il y ait un firmament au milieu des eaux et qu'il sépare les eaux d'avec les eaux " et il en fut ainsi. Dieu fit le firmament, qui sépara les eaux qui sont sous le firmament d'avec les eaux qui sont au-dessus du firmament, et Dieu appela le firmament " ciel ". Il y eut un soir et il y eut un matin : deuxième jour.
Dieu dit : " Que les eaux qui sont sous le ciel s'amassent en une seule masse et qu'apparaissent le continent " terre " et les masse des eaux " mers ", et Dieu vit que cela était bon.
Dieu dit : " Que la terre verdisse de verdure : des herbes portant semence et des arbres fruitiers donnant sur la terre selon leur espèce des fruits contenant leur semence " et il en fut ainsi. La terre produisit de la verdure : des herbes portant semence selon leur espèce, des arbres donnant selon leur espèce des fruits contenant leur semence, et Dieu vit que cela était bon. Il y eut un soir et il y eut un matin : troisième jour.
Dieu dit : " Qu'il y ait des luminaires au firmament du ciel pour séparer le jour et la nuit ; qu'ils servent de signes, tant pour les fêtes que pour les jours et les années ; qu'ils soient des luminaires au firmament du ciel pour éclairer la terre " et il en fut ainsi. Dieu fit les deux luminaires majeurs : le grand luminaire comme puissance du jour et le petit luminaire comme puissance de la nuit, et les étoiles. Dieu les plaça au firmament du ciel pour éclairer la terre, pour commander au jour et la nuit, pour séparer la lumière et les ténèbres, et Dieu vit que cela était bon. Il y eut un soir et il y eut un matin : quatrième jour.
Dieu dit : " Que les eaux grouillent d'un grouillement d'êtres vivants et que des oiseaux volent au-dessus de la terre contre le firmament du ciel " et il en fut ainsi. Dieu créa les grands serpents de mer et tous les êtres vivants qui glissent et qui grouillent dans les eaux selon leur espèce, et toute la gent ailée selon leur espèce, et Dieu vit que cela était bon. Dieu les bénit et dit : " Soyez féconds, multipliez, emplissez l'eau des mers, et que les oiseaux multiplient sur la terre. " Il y eut un soir et il y eut un matin : cinquième jour.
Dieu dit : " Que la terre produise des êtres vivants selon leur espèce : bestiaux, bestioles, bêtes sauvages selon leur espèce " et il en fut ainsi. Dieu fit les bêtes sauvages selon leur espèce, les bestioles selon leur espèce et toutes les bestioles du sol selon leur espèce, et Dieu vit que cela était bon.
Dieu dit : " Faisons l'homme à notre image, comme notre ressemblance, et qu'il domine sur les poissons de la mer, les oiseaux du ciel, les bestiaux, toutes les bêtes sauvages et toutes les bestioles qui rampent sur la terre ".
Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu il les créa, homme et femme il les créa.
Dieu les bénit et leur dit : " Soyez féconds, multipliez, emplissez la terre et soumettez-la ; dominez sur les poissons de la mer, les oiseaux du ciel et tous les animaux qui rampent sur la terre. " Dieu dit : " Je vous donne toutes les herbes portant semence, qui sont sur toute la surface de la terre, et tous les arbres portant des fruits qui ont semence : ce sera votre nourriture. A toutes les bêtes sauvages, à tous les oiseaux du ciel, à tout ce qui rampe sur la terre et qui est animé de vie, je donne pour nourriture toute la verdure des plantes " et il en fut ainsi. Dieu vit tout ce qu'il avait fait : cela était très bon. Il y eut un soir et il y eut un matin : sixième jour.
Ainsi furent achevés le ciel et la terre, avec toute leur armée. Dieu conclut au septième jour l'ouvrage qu'il avait fait et, au septième jour, il chôma après tout l'ouvage qu'il avait fait. Dieu bénit le septième jour et le sanctifia, car il avait chômé après tout son ouvrage de création.
Telle fut l'histoire du ciel et de la terre, quand ils furent créés.
Hésiode, Théogonie, 116-133 "Création du monde : les premières divinités"
Donc, avant tout, fut Abîme ; puis Terre aux larges flancs, assise sûre à jamais offerte à tous les vivants, et Amour, le plus beau parmi les dieux immortels, celui qui rompt les membres et qui, dans la poitrine de tout dieu comme de tout homme, dompte le coeur et le sage vouloir.
D'Abîme naquirent Érèbe et la noire Nuit. Et de Nuit, à son tour, sortirent Éther et Lumière du Jour. Terre, elle, d'abord enfanta un être égal à elle-même, capable de la couvrir tout entière, Ciel étoilé, qui devait offrir aux dieux bienheureux une assise sûre à jamais. Elle mit aussi au monde les hautes Montagnes, plaisant séjour des déesses, les Nymphes, habitantes des monts vallonnés. Elle enfanta aussi la mer inféconde aux furieux gonflements, Flot, sans l'aide du tendre amour. Mais ensuite, des embrassements de Ciel, elle enfanta Océan aux tourbillons profonds [...].
Ovide, Métamorphoses, livre I, vers 1-75 "Création du monde : les éléments"
Origines du monde. Avant la mer, la terre et le ciel qui couvre tout, la nature, dans l'univers entier, offrait un seul et même aspect ; on l'a appelé le chaos ; ce n'était qu'une masse informe et confuse, un bloc inerte, un entassement d'éléments mal unis et discordants. [texte à traduire] Partout où il y avait de la terre, il y avait aussi de la mer et de l'air ; ainsi la terre était instable, la mer impropre à la navigation, l'air privé de lumière ; aucun élément ne conservait sa forme, chacun d'eux était un obstacle pour les autres, parce que dans un seul corps le froid faisait la guerre au chaud, l'humide au sec, le mou au dur, le pesant au léger.
Séparation des éléments. Un dieu, avec l'aide de la nature en progrès, mit fin à cette lutte : [texte à traduire] Après avoir débrouillé ces éléments et les avoir tirés de la masse ténébreuse, en attribuant à chacun une place distincte, il les unit par les liens de la concorde et de la paix. La substance ignée et impondérable de la voûte céleste s'élança et se fit une place dans les régions supérieures. L'air est ce qui en approche le plus par sa légèreté et par sa situation ; la terre, plus dense, entraîna avec elle les éléments massifs et se tassa sous son propre poids ; l'eau répandue alentour occupa la dernière place et emprisonna le monde solide.
Lorsque le dieu, quel qu'il fût, eut ainsi partagé et distribué l'arnas de la matière, lorsque de ses différentes parts il eut façonné des membres. [texte à traduire] Il ajouta les fontaines, les étangs immenses et les lacs, enferma entre des rives obliques la déclivité des fleuves, qui, selon les contrées, sont absorbés par la terre elle-même ou parviennent jusqu'à la mer et, reçus dans la plaine des eaux plus libres, battent, au lieu de rives, des rivages. Il ordonna aux plaines de s'étendre, aux vallées de s'abaisser, aux forêts de se couvrir de feuillage, aux montagnes rocheuses de se soulever. […]
Au-dessus s'étend l'air; autant il est plus léger que la terre et l'eau, autant il est plus lourd que le feu. C'est le séjour que le dieu assigna aux brouillards et aux nuages, aux tonnerres, qui épouvantent les esprits des humains, et aux vents, qui engendrent les éclairs et la foudre. Aux vents eux-mêmes l'architecte du monde ne livra pas indistinctement l'empire de l'air ; aujourd'hui encore, quoiqu'ils règnent chacun dans une contrée différente, on a beaucoup de peine à les empêcher de déchirer le monde, si grande est la discorde entre ces frères. L'Eurus se retira vers l'Aurore, le royaume des Nabatéens, la Perse et les sommets au-dessus desquels montent les rayons du matin ; Vesper et les rivages attiédis par le soleil couchant sont voisins du Zéphyre ; l'horrible Borée envahit la Scythie et le septentrion ; les régions opposées de la terre sont détrempées sans trêve par les nuages et les pluies de l'Auster. Au-dessus des vents, le dieu plaça l'éther fluide et sans pesanteur, qui n'a rien des impuretés d'ici-bas. Dès qu'il eut enfermé tous ces domaines entre des limites immuables, les étoiles, longtemps cachées sous la masse qui les écrasait, commencèrent à resplendir dans toute l'étendue des cieux. Pour qu'aucune région ne fût privée de sa part d'êtres vivants, les astres et les dieux de toutes formes occupèrent le céleste parvis ; les eaux firent une place dans leurs demeures aux poissons brillants ; la terre reçut les bêtes sauvages ; l'air mobile, les oiseaux.
AU COMMENCEMENT ÉTAIENT LES DIEUX…                                    TEXTE D'ÉTUDE
NVLLVS ADHVC MVNDO PRAEBEBAT LVMINA TITAN,
NEC NOVA CRESCENDO REPARABAT CORNVA PHOEBE,
[…]            NEC BRACCHIA LONGO
MARGINE TERRARVM PORREXERAT AMPHITRITE.
[…]
NAM CAELO TERRAS ET TERRIS ABSCIDIT VNDAS
ET LIQUIDVM SPISSO SECREVIT AB AERE CAELVM
[…]
PRINCIPIO TERRAM, NE NON AEQVALIS AB OMNI
PARTE FORET, MAGNI SPECIEM GLOMERAVIT IN ORBIS.
TVM FRETA DIFFVDIT RAPIDISQVE TVMESCERE VENTIS
IVSSIT ET AMBITAE CIRCVMDARE LITORA TERRAE.
Ovide, Métamorphoses, livre I, v.1-75 |
praebeo, es, ere : offrir, donner
crescendus, a, um : croissant (ici substantif)
reparo, as, are : reconstituer, remettre en état
abscindo, is, ere, abscidi : séparer qch (acc.) d'autre chose (abl.)
spissus, a, um : dense, épais
secerno, is, ere, secrevi : séparer, mettre à part
aer, aeris, n : l'air
parte vient de pars, partis, f
foret : qu'elle [la terre] soit
glomero, as, are, avi : rassembler
fretum, i, n : mer
diffundo, is, ere, diffudit : répandre, étendre
rapidus, a, um voir le français
tumesco, is, ere : enfler, souffler
iussit vient de jubeo
ambitus,a, um : entouré
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AU COMMENCEMENT ÉTAIENT LES DIEUX...             DOCUMENTS COMPLÉMENTAIRES
H. Reeves, Patience dans l'azur : "Les premiers temps de l'univers"
Nous savons peu de choses sur les événements qui se sont passés avant la première seconde. Les quarks semblent y jouer un rôle prépondérant. Ils se seraient combinés en nucléons, trois par trois, au premier millionième de seconde. [...]
A la première seconde, l'univers est une grande purée composée de cinq populations de particules élémentaires : protons, neutrons, électrons, photons, neutrinos. Toutes ces particules errent au hasard, dans toutes les directions. Les collisions sont fréquentes. [...]
Quand l'horloge cosmique marque une seconde, le cours des événements change. La température est maintenant descendue à environ un milliard de degrés. L'énergie thermique des particules dans la purée initiale devient comparable ou inférieure aux énergies qui lient les nucléons entre eux. [...]
Cette période d'intense activité nucléaire porte le nom de " nucléosynthèse primordiale ". [...] Le temps des combinaisons nucléaires aura duré quelques minutes à peine. Maintenant c'est la marée basse pour le nucléaire, mais la marée haute pour l'électromagnétique. Rien ne se passera avant que l'énergie thermique n'ait diminué jusqu'à devenir comparable aux énergies de liaisons électromagnétiques (un million de fois plus faibles que les énergies nucléaires). Cet interrègne va durer un million d'années ; le temps que l'univers se refroidisse, de quelques milliards à quelques milliers de degrés. [...]
Avec la chute inexorable de la température, [...] les atomes sont de moins en moins éphémères, et leur population s'accroît continuellement. [...] Presque en même temps apparaissent les premières molécules. [...] Avec la naissance des atomes et des molécules, d'autres événements importants vont avoir lieu, en ce moment où l'horloge cosmique marque un million d'années. Jusqu'alors l'espace foisonnait d'électrons libres [qui] présentaient un obstacle sérieux au passage de la lumière. Maintenant, il n'y a plus d'électrons libres. L'univers, soudain, devient transparent.
R. Jastrow, Des astres, de la vie et des hommes : "Hypothèses sur la naissance de l'univers"
Voici quelques années, T. Gold proposa une théorie qui suggérait que l'hydrogène pur se créait continuellement dans l'univers à partir de rien. Selon Gold, l'hydrogène fournirait les ingrédients nécessaires à la formation de nouvelles étoiles en lieu et place des anciennes. Ainsi, selon Gold, la création de matière à partir de rien replacerait l'Univers dans un état d'équilibre perpétuel, sans commencement ni fin. Or cela contredit un des principes sacrés de la physique énonçant que la matière ne peut être ni créée ni détruite. Pourtant l'idée de matière créée à partir de rien se révèle extrêmement séduisante car elle nous permet de contempler un Univers illimité dans le passé et dans l'avenir, un Univers qui se renouvelle donc in perpetuum.
Une autre théorie cosmologique, nommée fort à propos la théorie du Big-bang, énonce que l'expansion résulte en fait d'une explosion réelle qui s'est produite il y a très longtemps. En 1931 Lemaître émit l'idée que l'univers avait commencé son existence sous la forme d'une goutelette de matière condensée d'une densité et d'une température extrêmement élevée. Gamow nomma plus tard cet oeuf primordial "ylem", nom donné par Aristote à la substance fondamentale d'où procédait toute matière selon les croyances des Anciens. Les pressions internes s'exerçant à l'intérieur de cette goutelette dense et brûlante, dépositaire de la totalité de la matière et des radiations de l'Univers, la soumirent à une expansion en rapide augmentation qui fit diminuer sa température et sa pression. Dans les toutes premières minutes de son existence, cette température atteignait plusieurs millions de degrés et toute la matière qu'elle renfermait se composait des particules fondamentales - électrons, neutrons et protons. Toute combinaison de ces particules pour former des noyaux ou des atomes se trouvait rapidement réduite à néant par le brutal impact des collisions très violentes qui se produisent à de telles températures.
Mais tandis que l'expansion suivait son cours, abaissant encore la température à l'intérieur de l'ylem, les protons et les neutrons commencèrent à fusionner et à former des noyaux qui subsistèrent pendant des périodes de plus en plus longues, engendrant tout d'abord le deutérium, puis l'hélium et enfin des éléments encore plus lourds. Selon la théorie du Big-bang de Lemaître et Gamow, les quatre-vingt douze éléments furent tous créés de la sorte pendant la première demi-heure d'existence de l'Univers.
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4. BIBILIOGRAPHIE : OUVRAGES DE LITTÉRATURE DE JEUNESSE SUR L'ANTIQUITÉ (en cours de réalisation)
La liste suivante ne prétend pas à l'exhaustivité mais ne demande au contraire qu'à être enrichie de vos suggestions (voire de vos commentaires)
A.de Leseleuc, série "Marcus Aper", 10/18, grands détectives, notamment : Le trésor de Boudicca ; Marcus Aper et Laureolus ; Les Calendes de septembre, etc.
G.Chandon, Pocket Junior, Contes et récits tirés de l'Énéide
Contes et récits tirés de l'Iliade et de l'Odyssée
D.Lindon, Castor Doc, Flammarion, Les Dieux s'amusent - la mythologie
Série Mystéria, Bayard Poche : Menace sur le gladiateur ; Sabotage sur le Tibre ; Trahir ou mourir ? ; L'incendiaire de Rome
H. Winterfeld, L'affaire Caïus et Caïus et le gladiateur, éd. Pocket junior (?)
O.Weulersse, Tumulte à Rome, éd. Pocket junior (?)
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